Amicale de la Chapelle des Mineurs

de La Combelle

Histoire de la Chapelle
 
Origine  et histoire de la Chapelle

Si des documents nous apportent la preuve irrécusable de l’activité houillère en Auvergne, dès le début du XVème siècle, il est probable que les premières extractions remontent à une période très reculée.
Mais passons directement  aux années vingt : l’extraction du charbon est difficile car les veines sont à un angle de plus de 45° il faut « préparer les étages » avant l’exploitation. Une nouvelle technique voit le jour en 1924, l’extraction n’est plus limitée par la préparation elle pourrait croitre rapidement dès 1927. Une difficulté d’un ordre tout different  doit alors être résolu : la crise de la main d’œuvre qui atteint son maximum de 1927 à 1932. Pour y parer, il est fait un appel  massif à la main d’œuvre étrangère principalement yougoslave, italienne, espagnole, portugaise etc…. En 1935 la proportion d’etrangers  atteint 80% pour les abatteurs et 65% de l’effectif total. A l’époque le village de la Combelle n’existe pas il faut alors dans l’urgence loger cette population. On fait appel  à une société de maisons en bois, et on construit rapidement les cités jardin agréables qui contribuent à l’adaptation de cette main d’œuvre étrangère. Et bien sur il n’y a aucun lieu de culte, le directeur de l’époque Laurent Delhaye attribue aux mineurs le terrain et les matériaux pour y construire leur chapelle (17 nationalités participent à sa construction) à partir de 1926 jusqu’en 1929.
Ce batiment à toujours été considéré comme appartenant aux mineurs c'est-à-dire aux habitants de la Combelle qui l’ont entretenu  jusqu’en 1978 date de fermeture des houillères d’auvergne, elle a été cédée à la commune comme tout le patrimoine minier. Aujourd’hui la commune ne l’entretien pas (loi 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’état) les houillères n’existent plus et la paroisse fait ce qu’elle peut ayant aussi à charge l’église de Brassac les Mines et la Chapelle d’Arvant.
Voilà pourquoi nous avons crée cette amicale pour sauvegarder ce bâtiment ou nous avons vécu tant de choses , bonnes ou mauvaises, et qui fait partie du patrimoine Minier. Les descendants de ces mineurs  viennent toujours s’y  marier,  faire baptiser leurs enfants et pour le dernier adieu.
Des familles parties sur d’autres sites miniers  lors de la fermeture de la mine reviennent à la Combelle sur les lieux de leur enfance avec tant de souvenirs  de la Chapelle  parce qu’ils  y ont été baptisés, fait leur communion ou se sont mariés.


Courrier d'une habitante de la Combelle
L’Amicale de la Chapelle de La Combelle est née, elle est en route, coup de chapeau aux personnes qui ont bien voulu s’investir.
Des personnes venues d’ailleurs, même des visiteurs nous demandent des explications, sur la mine, les mineurs, la cité, le travail etc.…
Cette chapelle nous est précieuse, d’abord par son histoire. Elle a été bâtie, par des ouvriers mineurs, des étrangers pour la plupart (avec des matériaux fournis par les Houillères) après leur journée de travail dans les années 1926-1929 , la « Chapelle des Gueules Noires », la Chapelle de la fraternité.
Combien de mineurs s’y sont mariés, leurs enfants baptisés, la profession de foi (on disait alors la 1ère Communion) le dernier adieu. Elle a accueilli tant de familles, combien d’obsèques y ont été célébrées ? les victimes de la silicose, d’accidents mortels, le Directeur  lui même et son Chef de Poste. Tous les deux décédés au puits de Basse Combelle en juin 1943. De la joie aussi, que de messes de Sainte Barbe, c’était la grande fête des mineurs (croyants ou pas )ils célébraient leur Sainte Barbe. Le Notre Père et je vous salue Marie chantés dans une vingtaine de langues, les nations représentées par de petits drapeaux.
Petite fille des années vingt je me souviens de la chapelle toute blanche elle était si belle.


"Cette histoire se passe la nuit de Noël, la nuit la plus longue de l'année.
Les enfants attendent leurs cadeaux, les habitants se réunissent en famille et entre amis. Ils vont à la messe et savourent le plaisir de retrouver ceux qu'ils aiment. Pendant ce temps, au fond de la mine, l’agent de sécurité fait sa ronde dans les galeries. Il se promène à l'affût du moindre bruit, et là, au détour d'une galerie, il entend des voix, ainsi que des chants et un harmonica, il n'ose y croire, mais qui peut bien être là?
Au fond de l'une des galeries, à côté des écuries, trois hommes sont assis, trois chevaux placides contemplent la scène.
Trois hommes, un Italien, un Espagnol et un Allemand chantent la paix et la liberté, chacun dans leur langue.
Dehors, les enfants attendent avec impatience le père Noël. Chez les plus pauvres, le père Noël passe rapidement car il a peur de se salir avec la poussière de charbon et les plus pauvres ce sont les mineurs. Chez les plus aisés, il prend le temps d'admirer la richesse.
 
Tandis que du cœur de la terre, les chants des trois hommes résonnent dans la cité comme un appel à la paix, à la liberté mais aussi à la justice..."
Ainsi pour recevoir toute cette main-d’œuvre étrangère, un village nouveau est créé, c'est même l'occasion de reloger les anciens mineurs qui ne se contentent plus des maisons insalubres où ils ont grandi. La proportion d'étrangers à cette époque est très élevée aux mines de la Combelle. De nombreux célibataires se sont mariés et ont eu des enfants.
Il faut créer des écoles pour instruire ces enfants de mineurs. La première école est "le groupe scolaire communal de La Combelle" où les enfants peuvent apprendre le français. La vie n'est pas facile pour le mineur qui passe ses journées au fond, dans le noir...avec d'une part les poussières du charbon, le bruit et d'autre part le danger car avant d'être mineur, il est avant tout un homme, avec ses forces et ses faiblesses comme la peur de ne jamais remonter à la surface lorsqu'il descend dans le puits. Sans compter la peur des proches qui attendent à la surface que leur ami ou leur père ou leur oncle remonte sain et sauf.
Même si l'on sait que ces risques font partie de sa vie et qu'il les accepte, qu'il est attaché à son métier et qu'il en est fier, il a tout de même besoin de se distraire.
C'est  pourquoi de nombreuses associations sportives et autres se forment au plus grand plaisir des habitants de LA COMBELLE.
Ainsi, des clubs tels que le CCA, Foot, VCC   ( cyclisme), la Fanfare, le Cercle, contribuent à conserver et améliorer cette si exceptionnelle entente qui règne à LA COMBELLE entre toutes ces nationalités.
Ces 14 nationalités ont donné naissance à "la race des mineurs" de LA COMBELLE.
On ne différencie plus les ouvriers étrangers des anciens autochtones que par leur nom.
Tous ces habitants, ces mineurs, ces hommes ne croyaient pas au ciel, c'est pourtant ensemble, main dans la main, à la sueur de leur front qu'ils construisent la chapelle de La Combelle.
De nombreuses familles ont des souvenirs dans cette Chapelle, malheureusement très douloureux.
Les ouvriers meurent jeunes, à cette époque, du fait des conditions de travail insupportables, des maladies ainsi que des nombreux dangers.
Cette Chapelle au fil des années est devenue l'âme de cette cité.
Extrait de La Ruche (le Mag)



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